Jules et l’extraterrestre


J’adore l’été.

J’aime pouvoir sortir de la maison sans avoir à mettre mon manteau, ma tuque, mon foulard et mes bottes. J’adore l’été parce que je n’ai pas d’école et que je peux me coucher tard ! Mais ce que j’aime le plus, c’est de me coucher dans l’herbe et contempler les étoiles. Je me dis que toutes les étoiles sont des soleils. Autour des soleils, il y a des planètes. Et sur une de ces planètes, il y a peut-être un garçon comme moi en ce moment, couché dans l’herbe, qui regarde les étoiles…

J’aperçois soudain une silhouette qui se déplace derrière les buissons. C’est mon ami Pierre.

– Jules, Jules ! Viens vite ! Il paraît qu’il y a une soucoupe volante !

– Tu es sûr ?

– Je te jure que c’est vrai. Elle est en haut de la côte, viens !

– Allons-y !

On est partis au pas de course vers la grande côte qui mène chez Pierre.

Arrivés tout en haut, Pierre et moi on a eu très peur.

– Jules, c’est quoi cette fumée qui se lève là-bas ?

– Aucune idée… «a vient de chez monsieur Nguyen !

Devant nous, un grand faisceau lumineux aveuglant venant de l’arrière de la maison de monsieur Nguyen traverse une épaisse fumée.


Surgissant de nulle part, chaussé de grosses bottes, vêtu d’une combinaison blanche luisante, portant sur sa poitrine une petite boîte avec tout plein de boutons et de lumières, un être étrange s’avance vers nous, lentement, comme un somnambule, les bras vers l’avant. Sous son casque de métal brillant, deux lumières scintillantes nous regardent fixement.

– Incroyable ! Un extraterrestre ! chuchote Pierre, la voix étranglée par la peur. Il se dirige vers nous !

Au moment où il pointe ses mains, un grand cri vient briser le silence.

C’est monsieur Nguyen qui sort de chez lui. Il est furieux.

– Duc Hy, arrête tes folies ! Tu vas faire peur aux voisins !

Je comprends tout ! C’est Duc Hy qui a fabriqué cette mise en scène!

– On s’est bien fait avoir, hein Jules  ?

– Pauvre Duc Hy…

On est repartis, tous les deux, un peu déçus. On se dit que ce serait chouette de rencontrer un extraterrestre un jour. Un vrai cette fois. Et puis on s’est quittés en haut de la côte.

Sur le chemin du retour, j’aperçois une lumière qui brille dans le parc derrière la maison.

Je stoppe net.

– Oh !

La lumière devient de plus en plus éblouissante. Elle se met à tourner, virevolter, sautiller. Sans réfléchir, j’envoie la main. La lumière s’arrête et clignote deux fois.

Je pense que ça veut dire «bonjour» !

Elle s’élève au-dessus des arbres et, rapide comme l’éclair, elle file dans le ciel comme une comète, pour disparaître au milieu de la voie lactée.

Je n’en crois pas mes yeux.

Et si c’était vrai que nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Et si c’était vrai qu’il y a de la vie sur d’autres planètes.

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