Voici un article de Claude Daigneault à propos de Jules sur la lune publié dans le blogue jeunesse des Éditions de la Noraye :
JULES SUR LA LUNE
Texte et illustrations : Paul Martin
Éditions : Bayard Canada
5 ans+
Voilà une façon originale et humoristique d’expliquer le phénomène de la création littéraire ou artistique à un (e) bambin (e). Jules n’est pas très âgé, mais il a passé de longs moments à gribouiller, puis à dessiner et à inventer de nombreux personnages. Mais voilà qu’il lui arrive un drôle de phénomène, commun à tous les écrivains du monde entier : le syndrome de la page blanche !
Il est devenu incapable d’inventer d’autres dessins. « On dirait que mes mains sont vides, dit-il effondré. J’ai tout essayé… Je n’y arrive plus. » Et pourtant, sa tête est encore pleine des dizaines de personnages qu’il a créés et qui attendent une histoire de lui pour se remettre à vivre.
Et pendant qu’il se laisse aller ainsi à la mélancolie, voilà qu’apparaît sous ses yeux Bob Batry, une espèce de super héros qui vit dans le futur et qui est la créature de Jules. Jamais auparavant, le garçon ne lui a consacré une histoire. Mais voici que sa créature vient lui parler de la vie qu’il mène 100 ans plus tard et lui raconte une partie de son aventure. Il s’arrête avant la fin en lui disant qu’il lui appartient de la trouver et de charpenter l’histoire. C’est une bonne idée pour faire comprendre que l’inspiration venue d’un personnage ramène l’écrivain dans son imaginaire.
C’est ce qui va arriver à Jules. Il va tout à coup se sentir plein d’énergie et désireux d’écrire une histoire en BD pour en faire cadeau à ses amis.
Le style de Paul Martin m’a séduit immédiatement. On ne peut résister au charme de ces lignes fines qui donnent vie à des personnages à peine suggérés mais dont l’expressivité est très grande. Tous les dessins sont en noir et blanc (l’album est en papier glacé) et l’auteur ne fait pas usage des fonds de scène. Même les dessins les plus complexes (comme celui de la ville de New York telle qu’imaginée dans cent ans) sont isolés sur un fond blanc immaculé. La seule touche de couleur qui apparaîtra sans les dernières pages décore un cahier qui va servir à Jules pour écrire son histoire.
Pourquoi écrire pour la jeunesse ? Voici ce que répond l’auteur : « Je souhaite écrire des histoires qui parlent de confiance en soi, d’amitié et de la fierté de créer. Les enfants ont en eux des ressources qu’ils ne soupçonnent parfois pas pour surmonter leurs peurs et les petits soucis de la vie. J’espère qu’en lisant « Jules » les enfants auront envie de dessiner ou d’écrire des histoires ou simplement de créer quelque chose de leurs mains. Et peut-être particulièrement les garçons, moins enclins à la lecture et à l’écriture. » (Extrait du communiqué de presse de l’éditeur).
(Tiré intégralement du blogue des Éditions de la Noraye)